Témoignages

Julie Macqueron, metteuse en scène de « Facteur Humain »

julie macqueron témoignant pour l'association France Bébé Secoué metteuse en scène de la pièce facteur humain

"Facteur Humain"

La pièce de théâtre de Samuel Hilbon abordant un thème difficile : le syndrome du bébé secoué. Entretien avec Julie Macqueron, la metteuse en scène de cette pièce de théâtre.

N'hésitez pas à soutenir ce projet Facteur Humain.

 

Parlez-nous de vous ?

Je suis comédienne, autrice et metteuse en scène. J'ai notamment écrit et mis en scène "Petits contes de la Solitude", édité aux éditions "Qui mal y pense", un recueil de quatre récits dystopiques autour des réseaux sociaux et de l'intelligence artificielle. J'ai également co-mis en scène et coécrit plusieurs spectacles, dont Chères Suzannes, une satire politique d'un monde où tout le monde s'appelle Suzanne, et Alice au pays des vermeilles; un spectacle jeune public qui revisite Alice au pays des merveilles.
 
La mise en scène me passionne autant que le jeu depuis des années, et j'aime explorer différents styles et univers. Créer des spectacles engagés qui questionnent notre société sans être moralisateurs est une ligne directrice de mon travail. J'essaie d'allier poésie et concret dans mes créations, en y insufflant toujours un message d'espoir.
 
Je défends profondément l'amour de l'autre, de l'humain, et de la planète.
 
Comme comédienne, j'ai joué sous la direction de différent·e·s metteur·se·s en scène, dans des spectacles classiques comme contemporains.
 

Pourquoi adhérer à ce projet ? Pourquoi avoir dit "oui" ?

Le texte de Facteur Humain m’a tout de suite happée ; dès que j’ai commencé la lecture, je n’ai pas pu le lâcher. C’est un texte puissant qui aborde des thématiques essentielles, et c’est un sujet que je n’avais encore jamais vu traité dans un spectacle.
 
J’ai immédiatement eu envie d’accompagner Samuel dans ce projet. Ce n’est pas mon histoire, mais j’ai envie de la défendre. Je crois que la théâtralité permet d’aborder tous les sujets, même les plus douloureux. Le texte comporte une part d’humour, qui, je pense, le rendra accessible au plus grand nombre et permettra de supporter l’inaudible : le fait qu’on puisse faire du mal à un bébé.
 

Est-ce une maltraitance que vous connaissiez ? Ses conséquences ?

Comme Samuel l'écrit dans le spectacle, c'est une histoire que l'on voit dans les journaux. J'avais déjà entendu parler du syndrome du bébé secoué mais je ne connaissais personne à qui cela est arrivé personnellement. C'est un sujet qui restait "lointain" pour moi, et je ne n'imaginais pas l'ampleur des chiffres et la lourdeur des conséquences.

Comment avoir réussi à mettre en scène cette pièce au vu des difficultés de parler de maltraitance, un sujet si tabou?

Je n'ai pas pensé la mise en scène en terme de tabou. J'ai tendance à penser que si un sujet est considéré comme tabou il faut l'aborder le plus simplement et directement possible. Mais je ne cherche pas à ce que le public sortent dévastés du spectacle. Même si dans la mise en scène,  il faut que la violence du secouement soit ressenti par le public, mais je ne cherche pas à illustrer cela de manière réaliste. Le théâtre permet un mise à distance pour le rendre supportable. Il n'y a évidement pas de bébé ou d'enfant sur scène, c'est par le récit et l'utilisation de la langue des signes que la violence se ressent. En parallèle je souhaite amener de l'espoir, de l'amour et parfois de la légèreté. Nous travaillons en ce moment à trouver le juste milieu pour que le propos soit entendu. 

Vous en tant que femme, quelles émotions avez vous eues à la lecture du script ?

Je pense que le texte touche des émotions universelles, je suis pas mère mais cela ne m'empêche pas de ressentir de l'empathie pour les enfants et les parents. Je ne pense pas qu'être femme rende le sujet plus dur, j'espère que les hommes sont aussi révoltés et émus par la maltraitance. 

Quels moments (sans vouloir tout dévoiler) de la pièce a été le plus difficile à mettre en scène, la scène où l'émotion est la plus grande ? Votre scène préférée ?

La pièce comporte un passage plus explicatif des termes médicaux, et des effets corporels sur les bébés lorsqu'ils sont victimes de secouement. Le langage scientifique était plus compliqué à  théâtralisée pour que cela ne devienne pas seulement un cours trop explicatif. 
Il y a plusieurs passages où l'émotion est dense, la retranscription en langue des signes du témoignage d'une mère dont le fils a été secoué notamment, mais je ne veux pas trop en dire. 
Difficile de choisir une scène préférée, la pièce se construit sur un ensemble et tout est lié. 
 

Après la mise en scène de cette pièce, est ce que votre regard à changer sur ce sujet ? 

Je pense que le travail sur la pièce m'a permis de prendre conscience de l'ampleur du nombres de victimes, et du peu d'informations dont la plupart des gens disposent sur le sujet. Tout le monde en a déjà entendu parler, mais les conséquences me semblent méconnues ainsi que le nombre d'enfants victimes.

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